Poulailler enneigé

Il est tout naturel de s’interroger sur la résistance des poules en hiver. Mais sont-elles si frileuses que ça ? Moins que nous c’est sûr ! Nous verrons dans cet article qu’il y a tout de même 4 précautions à prendre pour bien préparer son poulailler pour l’hiver afin que nos petites protégées passent la saison froide dans les meilleurs conditions possibles.

 

Préambule : les poules craignent-elles le froid en hiver ?

Poule couchée dans la neige en hiver.

Les poules s’adaptent beaucoup mieux au froid qu’aux fortes chaleurs. Leur plumage leur confère une bonne isolation thermique. De plus en automne elles renouvellent une bonne partie de leurs plumes lors de la mue en prévision de l’hiver. En effet ces nouvelles plumes toutes neuves les protègent davantage que des plumes potentiellement usées au bout d’un an. Ainsi parées les poules peuvent supporter des températures négatives jusqu’à -10°C, à condition que l’intérieur du poulailler soit au sec et à l’abri du vent. Il est à noter que les poules d’ornements ainsi que les poules naines sont plus sensibles au froid que les poules rousses.

 

1 : adapter leur alimentation 

Mangeoire à poule

Pour lutter contre le froid de l’hiver les poules ont besoin de manger davantage. Vous pouvez notamment augmenter la part du maïs dans leur ration de graines car c’est un aliment qui engraisse.

Si vous avez l’habitude de leur préparer des pâtées, augmenter les quantités et servez leur tiède, elles apprécieront !

Un apport plus conséquent en protéines (comme les vers de farine) ne leur fera pas de mal non plus en cette période de l’année.

Pour plus d’information sur ce sujet je vous invite à lire mon article sur l’alimentation des poules.

 

2 : isoler le poulailler 

Poulailler en hiver sous la neige.

Concernant le poulailler la première chose à faire est de vérifier la parfaite étanchéité du toit. Il est primordial que les poules soient au sec pendant la nuit car en réalité le danger ne vient pas du froid mais de l’humidité. En effet, les poules peuvent être sujettes au coryza ou tout simplement attraper un rhume. L’humidité augmente également la sensation de froid. Pour être sûr que de l’eau ne s’infiltre pas à l’intérieur du poulailler vous pouvez doubler le toit avec une bâche à l’intérieur, ou un faux plafond.

Le poulailler doit être surélevé par rapport au sol pour une meilleure isolation. Pour cela vous pouvez le poser sur des parpaings par exemple.

Si votre poulailler est déplaçable, n’hésitez pas à le situer dans un endroit le plus possible à l’abris du vent et de la pluie. Sous un arbre ou proche d’une haie fera l’affaire.

Par grands froids ce qui est fort désagréable et préjudiciable c’est… le vent ! Veillez à protéger le poulailler des courants d’air glaciales de la nuit. Pour cela vous pouvez doubler les parois avec des planches de bois, des plaques de liège ou du papier bulle tout simplement. Évitez la laine de verre ou tout autre matériau qui rendrait la respiration difficile car les poules ont les voient respiratoires sensibles. Attention toutefois à ne pas le calfeutrer complètement ! Il faut laisser des trous d’aération (idéalement en hauteur) pour que l’humidité puisse s’évacuer.

Augmenter la quantité de litière au sol. Entre 5 et 10 cm d’épaisseur cela fera un bon isolant.

Nettoyez le poulailler plus régulièrement car avec la diminution du jour en hiver, vos poules vont se coucher plus tôt et se lèvent plus tard. Elles passent donc plus de temps dans le poulailler et par conséquent y font plus de fientes.

Veillez à ce qu’elles aient assez de place pour s’installer à plusieurs sur un même perchoir. Vos poules dorment serrées les unes contre les autres en hiver pour se tenir chaud.

Les toits en tôle sont à proscrire car ils ne sont pas du tout isolants contre le froid. Pire, la tôle transforme le poulailler en véritable four en été. Vraiment pas top…

 

3 : éviter la boue dans leur parcours

Personne marchant dans la boue

Avec les intempéries liées à l’hiver, le parcours des poules peut vite ressembler à des flaques de boue s’il n’est pas protégé. Rappelez-vous les poules craignent l’humidité ! Vous devez donc éviter qu’elles pataugent dans la gadoue. Et même pour vous, rien n’est plus désagréable que de marcher (ou plutôt glisser !) sur un terrain détrempé pour accéder au poulailler ou aux abreuvoirs et mangeoires.

Pour éviter cela vous pouvez :

  • couvrir le sol avec des feuilles mortes, des copeaux de bois ou de la paille.
  • Installer une grande bâche en guise de parapluie pour éviter que le sol ne soit mouillé.
  • leur accorder un espace assez grand pour que l’herbe puisse se renouveler.

 

4 : faire attention au gel !

Gel sur une branche

Penser à vérifier quotidiennement les abreuvoirs. Les poules doivent avoir de l’eau à disposition été comme hiver. Si l’eau est gelée, cassez la glace et remettez de l’eau tiède. Vous pouvez aussi investir dans une plaque chauffante pour abreuvoir.

La crête et les barbillons peuvent geler quand les températures sont négatives. En général les races de poules (et en particulier les coqs) ornés de grandes crêtes et barbillons sont plus sensibles à ce phénomène car ce sont les extrémités du corps qui gèlent en premier. En prévention vous pouvez enduire la crête et les barbillons de Vaseline. Si le mal est fait, la zone va noircir, puis tomber. Cela peut affecter les capacités reproductrices d’un coq qui sera sans doute moins sexy avec une crête réduite.

Attention aux œufs gelés ! En effet, il peut arriver que les œufs fraîchement pondus gèlent dans les pondoirs. Durant ce changement d’état l’expansion du liquide peut casser la coquille ou la fissurer. Si c’est le cas vous n’avez plus qu’à jeter vos œufs à la poubelle pour éviter une intoxication alimentaire. Pour éviter cela ramassez vos œufs plusieurs fois par jour et isolez les pondoirs, notamment avec une bonne couche de paille au sol.

Le chauffage : bonne ou mauvaise idée ?

J’habite en île de France et je n’ai jamais chauffé mon poulailler en hiver. Mes poules ont parfaitement survécus, et ont même continué à pondre. Certaines personnes installent des lampes chauffantes ou des radiateurs à l’intérieur du poulailler. Après tout pourquoi pas… mais juste pour le maintenir hors gel. Pas question qu’il fasse 20°C non plus !! Il faut rester dans la logique naturelle des choses : en hiver il fait froid et les poules sont des animaux bien adaptés à cela.

Les poules ne sont pas des machines à pondre. En hiver, à cause de la diminution de la lumière du jour, elles pondent moins, voir plus du tout pendant une certaine période. C’est la pause hivernale et c’est tout à fait naturel. Une poule a besoin de 14h de luminosité pour produire un œuf. Autant dire qu’à la fin de l’automne et en hiver en France, même une bonne pondeuse ne pond qu’un jour sur deux. C’est leur cycle naturel et je pense qu’il est bon de le respecter pour la bonne santé et la longévité de vos poules.

Il est vrai que le fait de chauffer l’intérieur du poulailler chasse l’humidité et augmente sûrement le confort et la ponte des poules, mais il y a beaucoup d’inconvénients. Non seulement il faut y amener l’électricité, mais en plus le risque d’incendie est élevé si l’installation est mal faite. Sans compter que ce n’est pas du tout écologique ni économique ! En plus de tout cela une trop grande différence de température avec l’extérieur peut fragiliser vos poules en les rendant plus sensibles au maladies hivernales. Ce qui est totalement contre-productif…

Vous l’aurez compris je préfère que mes poules vivent l’hiver au naturel, sans chauffage. Bien évidemment elles sont abritées la nuit dans un poulailler bien au sec et sans courant d’air. Quand on sait qu’au Canada certains éleveurs n’allument les lampes chauffantes qu’à partir de -15°C, on se dit qu’un petit -5°C en France n’est pas si rude que cela. En revanche il est légitime de vouloir mettre au chaud vos poules malades, très jeunes, ou avec très peu de plumes pour les protéger comme c’est souvent le cas des poules de réforme.

 

En conclusion, l’hiver est une saison à ne pas négliger. Même si les poules supportent bien le froid, il y a certaines précautions à prendre concernant leur alimentation et l’aménagement du poulailler. Une gamelle plus riche et plus garnie, un abris au sec et bien isolé, de l’eau non gelée, une crête et des barbillons graissés et voilà vos poules fins prêtes pour affronter l’hiver !

 

==> Et vous quels aménagements avez-vous réalisés pour l’hiver ? Postez-les en commentaire 😉

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4 thoughts on “Les poules en hiver : 4 précautions à prendre !”
  1. Merci pour ces conseils ! En hiver, la Nature est au ralenti. C’est un bon moment pour réfléchir aux futurs aménagements du jardin. En association avec des poules, c’est peut-être une piste pour être de plus en plus autonome !

    1. Tout à fait d’accord avec vous. Place à la planification !
      Élever des poules est en effet une étape vers une autonomie alimentaire. En association avec un potager en permaculture c’est idéal.

  2. Très bon article bien utile, car c’est une question que l’on pose souvent. Merci pour ces conseils.
    Je confirme, dans le nord de la France, mes poules dormaient dans les arbres alors qu’elles avaient un poulailler et des perchoirs bien confortables (de mon point de vue du moins). Elles étaient parfois couvertes de neige au matin, c’était rigolo de les voir s’ébrouer au lever du jour. Même pas mouillées ! Je leur mettais du vinaigre dans l’eau de boisson (une cas / litre) pour éviter tant soit peu que l’eau ne gèle. Comme dit dans l’article, il faut surveiller et casser la glace.
    Elles préfèrent le froid que la pluie, c’est vrai.

    1. Merci Corinne pour ce gentil commentaire 🙂
      C’est rigolo ces poules qui obéissent à leurs instincts primaire en allant dormir dans les arbres. Sous la neige en plus ! Cela prouve à quel point les poules sont résistantes au froid.
      Bon astuce pour le vinaigre ! Je vais essayer 😉

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